Le croc qui passe près de moi,
Le pelage qui me frôle,
La peur qui monte en moi,
La douleur transperce mon épaule.
Un rapide retour en arrière,
La journée défile devant moi,
Tout commence près d’une rivière,
Rivière traversant un petit bois.
Un coup d’œil rapide de côté,
L’esquisse d’un mouvement,
Cette expression si choquée,
Que tu as pris en me voyant.
Pourquoi donc ce mépris ?
Pourquoi donc cette haine ?
Tu es cruel envers celle à qui
Tu causes une immense peine.
Un rejet simple, un rejet pur,
Je sens mes joues s’humidifier,
Moi qui déteste tant pleurer…
Je trouve que cette vie est dure.
Un chemin s’offre à moi,
Je cours, je vole, je fuis,
Le reste d’une vie sans toi ?
Plutôt l’enfer que le paradis.
Voila que je trébuche,
Est-ce ma jambe qui craque ainsi ?
Mon dieu que je suis cruche,
Je ne suis pas seule ici.
Oh ! Mais ce sont des empreintes !
Une patte assez énorme toutefois,
La lune ne s’est pas encore éteinte,
Mais je sens une présence derrière moi.
Est-ce que je me retourne ou pas ?
Le dilemme est cruel, et je suis fatiguée,
Je n’aime pas du tout ce que je vois,
Des yeux jaunes et un poils lustré.
Chien ? Ou bien loup je ne peux dire,
Je crains qu’elle soit affamée,
Mais si ce soir je dois mourir,
Autant que la bête soit rassasiée.
Je me lève calmement, les bras écartés,
Je fixe le tueur et attend, mais je suis terrorisée.
La bête se met en action, tout est si soudain,
Une douleur vive, une seconde, du sang coule dans ma main.
L’aube, ce matin, est si belle,
Et je l’emporte avec moi,
Je quitte un monde trop cruel,
L’éternité m’ouvre ses bras.
Je sombre encore, plus rien ne m’effraye,
Le temps s’écoule lentement,
J’ouvre un œil, et, cela fait,
Je m’étire doucement.
Le plafond blanc, les murs aussi
Dehors le soleil m’éblouit.
Je ne comprends toujours pas,
Pourquoi je suis dans mes draps.
Mon épaule me démange,
Mon poignet aussi,
Une douleur me dérange,
Des cicatrices sont ici…
Dans un monde ou le rêve est cauchemar,
Si tu rêves de partir, pars,
Et si jamais tu veux rêver,
Sombre dans les bras de morphée.