L'histoire

Courir. Toujours. Ne pas regarder derrière soi. Elle se répétait ça sans cesse. Et enfin, elle atteignit la rivière. Si elle disparaissait dans l'eau, ils ne la trouveraient pas. Elle le savait bien. Elle plongea dans l'eau et nagea. Plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait. C'était étrange de comparer la situation présente avec le passé. Avant, personne n'en voulait à sa vie. Elle revoyait encore les anciens s'avancer vers elle. Ils avaient un peu hésité, lui avait laissé de l'avance. Elle avait fuit. Ce qu'elle avait fait? rien. Enfin si... Elle revoyait aussi les détails. Tout commençait à l'ombre d'une journée du troisième cycle. Elle était entrée dans le temple et...

Elle ouvrit les yeux. La lumière l'aveugla. Elle ne devait plus dormir. Depuis trois ans, ses nuits étaient peuplées de souvenirs. Sauf quand elle avait pleuré la veille. Mais elle ne pleurait jamais. Soudain, son estomac la ramena à la réalité. Il fallait qu'elle mange. Les deux jours de jeûne qui avaient précédés la laissaient sans forces. Elle descendit donc de son arbre et tomba nez à nez avec une bien étrange créature.

Mika se baladait sous le forme d'un cerf, lorsqu'il tombât nez à nez avec une jeune femme, tombée d'un arbre. Il analysa la situation. Il eu un mouvement de recul, puis il lui tourna le dos. Il parti en trombe vers le nord. Vers la forêt d'Yrum. Sans même sans rendre compte, il s'était transformé en cheval. Un superbe étalon. Il galopait a travers les arbres, zigzaguant sans cesse, accélérant au moindre bruit, changeant de direction à chaque silhouette aperçue. Il tourna d'un coup sec. Sa patte se coinça entre 2 racines. Emporté par sa vitesse et son poids, sa cheville fit un grand craque. Puis il hurla de douleur. Il boita jusqu'a ce qu'il arrive a un lac. Il redevint un cerf. Il se pencha sur le lac et commença a boire. Sa cheville lui faisait affreusement mal, mais il savait qu'il devait rester sous cette forme. Un jeune homme fuyant la ville a toute allure, et se cassant la cheville entre 2 racines, ce serait suspect.

Un cerf... C'était rare d'en voir un aussi beau. Mais elle lui trouvait quelque chose de louche. Elle lui courut donc après. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il se changeât en cheval! De plus en plus intéressant. Elle le suivit. Lorsqu'il se brisa la cheville, elle grimaça. L'idiot ne regardait pas où il marchait. Elle attendit qu'il boive, sous sa forme de cerf, avant de s'approcher lentement.

-Ça fait mal hein?

Elle avait parlé calmement et en découvrant ses mains. Elle ne lui voulait pas de mal. Elle était juste... curieuse.

Le cerf Tourna la tête brusquement et observa la jeune femme. Il continua a boire. Il appreciait cette caresse, et il était plutôt soulagé d'avoir de la compagnie après sa blessure. Une fois déshydraté, il allât s'allonger à l'ombre, attendant que la jeune femme de rejoigne. Il avait faim, et il observait un bosquet remplie de baie avec envie, et il savait que la jeune femme le comprendrait et irait lui en chercher quelques unes. Enfin... Il espérait qu'elle comprendrait.

Elle l'avait bien vu. Ce cerf... Non! Ça n'était pas un cerf! Ce ... Cet être vivant avait faim lui aussi. Repérant le bosquet vu par le cerf, elle entreprit de le délester de son précieux avant de lui faire une offrande. Elle trancha une mèche de ses cheveux et l'enterra au pied du buisson. Puis elle porta les baies au cerf et regarda sa patte.

-Si tu redevenais toi même, je serais plus à même de t'aider. Bien que le fait que tu me fasse confiance m'étonne quelque peu... Qui es-tu donc?

Le cerf mangea quelques baies. Il parut plus heureux. Puis vint la question de la jeune femme

- Qui est tu donc ?

Le cerf observa longuement la jeune femme avant de se décider. Il baissa la tete puis ferma les yeux. C'est alors qu'une lumière éblouissante força la jeune femme a détourner les yeux. Au moment ou elle retourna la tête, Mika était devenu un jeune homme. Il était adossé a l'arbre, une jambe pliée, l'autre, blessée, était tendue. Il regarda la jeune femme.

- Merci pour les baies...
Moi c'est Mika. Et toi ?

-Je n'ai pas de nom défini prononçable dans cette langue. Mais Nami est à mes côté depuis trop longtemps pour que je ne te l'offre pas.


Elle aimait bien embrouiller en parlant par énigmes ou avec mystère. C'était dans son sang cette manie de tout mystifier... Elle observa le jeune garçon. Robuste, Bien bâti et assez grand, il était le genre de personne dont elle raf... Non! Il fallait qu'elle arrête. Elle allait encore aller trop loin. On a pas le droit à la compagnie quand on est maudit. Ça on le lui avait fait comprendre très clairement. Puis elle s'attarda sur sa jambe. Elle était en piteux état.

-Surtout tu ne bouge pas. Il se peut que ça fasse mal.

Elle laissa son instinct prendre le dessus et tendit les doigts vers le membre brisé. Elle parla vite et dans une langue ancienne. La lumière que produisit ses paroles venait du bout de ses doigts, engloba la jambe du cerf... Non! De l'humain... et s'éteignit d'un coup.

- Hein ?

Mika n'eut même pas le temps de comprendre l'énigme de la jeune femme, qu'une lumière aveuglante sortit des doigts de celle-ci. Il ferma les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il ne sentais plus la douleur de sa cheville.
Il regarda le jeune femme dans les yeux, le regard interrogatif.

Mon histoire est longue et la nuit ne devrait pas tarder à tomber. Si nous allons dans la taverne la plus proche, je te raconterais un peu de mon passé et tu cessera d'essayer de scruter mon esprit!

Elle lui tendit la main pour qu'il se relève.

Et appelle moi Nami.

- Nami... Je n'aime pas les tavernes. Je prefererais dormir à la belle étoile.
Il attrapa la main que lui tendait Nami, et se releva. Il s'étira, fit jouer sa cheville. Il ne sentait plus de douleur. Il sourit, puis regarda Nam', attendant une réponse à sa proposition.

Eh bien tu fera une exception pour ce soir si tu tiens à entendre mon histoire. Sinon, tu restera dans l'interrogation constante de ma vraie personne.

Elle aimait parler par énigme. Elle s'attirait souvent des problème d'ailleurs.

Maintenant, à toi de voir.

- Alors je resterais près de la porte.
Mika était très têtu. Quand il a avait une idée en tête... Mais il souhaitais tout de même écouter l'histoire de Nami.
-Et elle est où, ta taverne ?
Il sourit.

Pas très loin d'ici ^^ Laisse moi t'y conduire et tu verra, je connais bien les patrons, ils ne poseront pas de problème.

Ils marchèrent donc en direction du village le plus proche.
Ryusey était un petit village, au centre duquel trônait une petite taverne. Le soir, des musiciens y venaient pour jouer et se faire un peu d'argent. Nami entra, laissant Mika seul un instant. Elle ressorti quelques secondes plus tard en souriant.

Nous avons une chambre. Tu prendra le lit. Je ne n'en aurais pas besoin. De plus, je sent qu'on va bien s'amuser et que quelque chose d'important va se produire...

Et ils montèrent.

"Alors, ou est-elle aujourd'hui ?"
Un certain écho grave résonnait dans cette voix qui semblait sortir de nulle part. C'était l'écho du Temps. Plusieurs personnalités, plusieurs voix dans une seule.

L'homme plongea sa main dans la poche d'une robe couleur ambre, et en sortit un petit carnet de notes.

"Dans cette époque...Année 754, disons-nous."
il recherchait une information dans les pages de ce curieux journal. Curieux car il semblait infini : au lieu de tourner les pages l'homme tendait sa main au dessus des feuilles et elles se matérialisaient pour qu'il les lisent.
"Une taverne. Bien. Un petit transport temporel ne fera pas de mal. Il me reste bien assez de sable..."

Nami regardait Mika qui s'était finalement endormi. Elle allait donc attendre qu'il se réveille tout seul. Elle ne touchait pas souvent les gens. Et puis, il s'était cassé la patte...non la jambe!!! Décidément elle avait du mal. Elle s'assit donc à côté de lui et but une grande gorgé d'un liquide bleu, contenu dans un fiole. Une fabrication maison... elle fini par s'endormir elle aussi.

Aryaktas se retrouva pile devant l'établissement. Quand même : un mètre plus loin et il se retrouvait emmuré...pathétique fin pour un voyageur temporel.

Alors, que serait-il, ce soir ? Un voyageur. Oui, c'était crédible. Il réfléchit, puis prit un peu de terre et en couvrit ses vêtements, pour se donner l'air d'être passé dans des chemins salissants.

Ensuite, il entra dans la taverne et s'adresse tout de suite au patron : "Dites, n'y aurait-il pas une femme qui viendrait de demander une chambre ?...J'aimerais la retrouver nous sommes de vieux amis."

Mika se réveilla brusquement, des sueurs froides dans le dos. Il présentait que quelque chose d'anormal allait se produire. Il resta immobile pendant une dizaine de minutes, assis sur son lit. Il soupira, puis se dirigea vers la salle de bain.

"A l'étage ? Bien, merci..."
Aryaktas commença à monter les escaliers, cherchant la bonne chambre parmi la dizaine qui s'offrait à lui dans le couloir.

L'une des portes à sa droite était ouverte et une petite silhouette venait d'en sortir...il décida de s'en approcher par curiosité.

Elle s'éveilla. En sueurs comme toujours. Elle détestait ces rêves. Elle chercha mika du regard, ne le trouva pas.

Mika? Tu es là?

Puis elle se leva. Sa tête lui faisait mal et elle avait chaud. Il fallait qu'elle se baigne. Elle se mis en route vers la salle de bain.

Une silhouette...une silhouette de femme !
Il faisait trop sombre pour en dire plus mais sa démarche indiquait qu'elle n'était pas totalement humaine.

Oui...C'était elle ! Plongeant au plus profond de son esprit, il activa son pouvoir pour ralentir le temps dans le couloir pour tout le monde sauf lui, et s'approcha d'elle en silence.

Elle se sentait étrange. Etait-elle mal réveillée? Elle marchait toujours. Elle avait l'impression d'être au ralenti. Elle bailla et fit le vide dans son esprit. Enfin, elle essaya. elle faillit lui rentrer dedans comme elle ne regardait pas devant elle. Elle s'arrêta et le fixa un moment. Son cerveau essayait de fonctionner, en vain. Et elle ouvrit la bouche pour parler. En vain aussi. Elle ressentait ce qu'elle ne voulait surtout pas ressentir. La même impression que lors des traques. La peur. Et l'adrénaline réussi à faire fonctionner son cerveau à toute vitesse. Mais trop tard...

Il était arrivé juste devant elle.
C'était elle.

Il fallait agir tout de suite. Dans cette époque, il ne fallait pas oublier qu'elle pourrait se méprendre sur ces intentions.

Il posa une main luisante d'énergie ambre sur son épaule. Vérifier son passé proche.

Il eut des visions : une rivière, un cerf...un cerf ?!
Une caresse. Non. Un soin.

Il ne devrait pas être là. Une anomalie s'était produite. Il devait déterminer laquelle avant de faire toute action.

Enfin, il relâcha l'emprise sur son pouvoir, et voulut commencer à engager la discussion.

La main sur son épaule l'avait fait réagir. Le contact avec les hommes lui faisait l'effet d'un électrochoc. Elle ne devait pas être touchée. Il allait mêler son odeur et la sienne. Quand on est traqué, masquer son odeur est très important. Elle le fixa. Puis elle vit qu'il scrutait quelque chose. Elle hurla. Pour interrompre le flot de souvenirs qui envahissait son esprit. Elle hurla de toute ses forces.

Mika entendit un cri. Il s'essuya en vitesse.

- Nami, ça va ? !

La porte de la salle de bain explosa en éclat. Mika en sortit, les cheveux dégoulinant, encore trempés. Il apercu un homme, la main posée sur l'épaule de Nami, au fond du couloir.

- Vous etes qui ?

Pas le temps d'attendre. A la place où se tenait Mika quelques secondes plus tôt, un cerf apparu. Il fonca en direction de l'homme.

Il s'était passé trop de choses...si vite.
D'abord le choc de la vision. Il ne devait pas y avoir de cerf.
Ensuite le cri. Quel idiot ! Il n'avait jamais eu de talent pour aborder les gens. Pourquoi ne lui avait-il pas simplement souhaité bonsoir ?
Et le cerf. La charge.

Il n'était jamais très habile au combat, sauf quand il avait du sable en quantités illimitées. Ce n'était pas le cas ce soir, il devait l'économiser.

Mais il y a des réflexes qui ne se perdent pas. Quand le cerf avait commencé à lui foncer dessus, il activa sa lecture des flux temporels. Il arrivait ainsi à déterminer ce qui allait se passer en voyant une aura de lumière entourer ses adversaires et se déplaçait là où ils allaient être.
L'anticipation parfaite !
Mais l'animal allait trop vite. Il était déjà sur lui. Pas le temps d'esquiver.